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Aux fils du temps...
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  • Des pensées futiles, délirantes ou grinçantes, des moments drôles (ou pas, parce que "así es la vida" ! ) pour pouvoir remonter les fils du temps quand je serai -encore- plus vieille et/ou au cas où ma vie commencerait à rimer dangereusement avec ennui.
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Aux fils du temps...
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2 avril 2013

Asie soit-elle

 

SingaporeLorsque je les ai appelés pour leur annoncer que malheureusement, nous allions devoir reporter le voyage, je craignais qu’ils ne soient déçus et m’en voulais d’avoir suscité en vain des désirs.

Ce n’était pas le cas. Mon père m’a au contraire avoué qu’il était plutôt soulagé car l’idée de rester 3 jours à Singapour ne l’intéressait pas. Parce qu’une de leurs relations qui voyage beaucoup lui avait dit que ce n’était pas l’Asie et que lui, voulait être dépaysé.

J’ai bien évidemment compris ce qu’il voulait dire et même ce à quoi cette personne se référait mais je l’avoue, je n’ai pu m’empêcher de ressentir une légère irritation en entendant de nouveau ces mots.

Tout d’abord parce que mes parents ne connaissent pas du tout l’Asie et que j’estime que Singapour peut justement être une bonne porte d’entrée pour une initiation en douceur.
Ensuite (et surtout ?) parce que sous-entendre que la véritable Asie est seulement l’Asie de nos fantasmes ou clichés ou celle de la pauvreté me semble comme un déni de son incroyable bouillonnement et réalité.
J’estime par ailleurs que dire cela est une ineptie (car le continent est vaste et les pays qui le composent n’ont souvent que très peu de choses en commun) ou, dans le meilleur des cas, une simplification à outrance tant un même pays peut présenter des facettes fort différentes.

Mais bon… je n’ai rien dit de tout cela.
J’ai admis que si l’on désignait souvent Singapour comme la Suisse de l’Asie, ce n’était effectivement pas sans raisons.
C’est une ville (et une île) extrêmement riche, à l’architecture et aux infrastructures modernes et où la propreté et les parterres fleuris et parfaitement tondus sont de mise.
C’est aussi un endroit où l’on peut boire et manger sans se préoccuper de ce qui nous est servi et où l’on n’a pas besoin de transporter dans ses bagages une boite à pharmacie et encore moins un rouleau de papier toilettes.
Mais c’est aussi déjà l’Asie !

J’ai essayé de lui expliquer le choc physique auquel on est soumis à peine sortis de l’avion.
J’ai tenté de lui décrire le poids de l’humidité que l’on ressent dans toutes les parties de notre être, qui rend difficile le fait même de respirer et qui rend plus insupportable encore la châleur environnante. 
J’ai évoqué la puanteur du durian (fruit exotique dont de nombreux asiatiques raffolent) et le poids même de cette odeur si particulière qui envahit certaines rues et semble vous coller à la peau autant que la moiteur épaisse de l’air.
J’ai également commencé à lui parler des quartiers “ethniques” de Singapour, à l’architecture traditionnelle tels que Little India et Chinatown mais…
… il m’a rapidement coupée.
Il voulait voir “de l’ancien” et il voulait voir aussi “le maximum de choses”.

J’ai bien sûr trouvé cela fort légitime et ai convenu qu’un voyage organisé était une excellente solution à laquelle H2O et moi aurions d’ailleurs volontiers recours si nous n’étions pas sans cesse soumis à certaines contraintes ou impératifs.
Je me suis un instant demandé à quoi pouvait ressembler un tel voyage où l’on était soumis à un maximum de stimuli et sensations en aussi peu de temps.
Etait-il possible d’absorber tout cela ?
Mais j’ai rapidement cessé d’y penser car j’étais en fait surtout heureuse de savoir que cette envie que nous avions suscitée en eux était toujours vivace et qu’ils étaient enfin décidés à s’accorder quelques plaisirs autrefois jugés déraisonnables.
Peut-être aussi étais-je d’une certaine manière soulagée de ne finalement pas avoir à m’inquiéter de leur bien-être.
Soulagée aussi de ne pas avoir à éventuellement supporter certains commentaires de mon père qui se seraient voulus humoristiques mais qui m’auraient dérangée ou attristée tant ils sont révélateurs de l’étroitesse d’esprit dont il est parfois capable.

 

Humeur : L’odeur de la papaye verte – Trailer

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