Marche MACabre*

17 octobre 2011

* Titre proposé par El Canardo alors même qu’il ignorait
à quel point cela pouvait être approprié et dans bien des sens ! ;D

Plus convaincue que jamais que mon avenir réside désormais dans la réparation de Mac, je continue à parcourir la ouèbe et finis par tomber sur un article tellement inattendu que je dois le relire 2 fois et même aller chercher la version originale en anglais pour m’assurer que j’ai bien compris et qu’il n’y a pas eu de problème de traduction.

Rassure-toi, je ne vais pas te faire le coup du suspense et je vais même te résumer : Apple reconnait un défaut de fabrication au niveau de la charnière des MacBook Air et propose d’effectuer gratuitement les réparations sous trois conditions que mon MacBook Air remplit : problème correspondant en tout point à la description, aucune trace de choc (normal, il n’en a pas subi !) et a moins de 3 ans (à 1 mois 1/2 près, je l’avais in the baba -aux pommes).
Bref, tout d’un coup, je me rappelle que la vie peut être super chouette et songe même un instant (très fugitif mais ne dit-on pas que c’est l’intention qui compte ?) à effacer les choses pas sympas (mais vraies) que j’ai écrites sur la pomme.

C’est donc avec un enthousiasme sans précédent que j’allume mon fidèle PC pour prendre RV. Bon, il va falloir me montrer un peu patiente car ils ont beau proposer des RV tous les quarts d’heure entre 10H et 20H, il n’y a pas de dispo avant 2 jours !
Pas grave, je suis de super bonne humeur et ça me laisse ainsi suffisamment de temps pour préparer mon expédition. Bien décidée cette fois-ci à limiter les frais, pas de taxi, je suivrai l’itinéraire proposé par les transports métropolitains de Barcelone : train jusqu’à un bled qui s’appelle Sant Andreu suivi d’1/2 heure de marche pour rejoindre l’appelle (moi) store.

Le jour J, je me pointe donc à la gare, munie de mon Mac, d’un plan et d’une grande bouteille d’eau en prévision de ma marche en plein désert industriel sous un chaud soleil de septembre.
Aurais-je des dons de médium et devrais-je plutôt songer à jouer les Madame Irma ??? Moi qui ai pourtant un super sens de l’orientation, je me retrouve complètement lost sans translation** car impossible de trouver le nom de la rue que je parcours depuis 15 bonnes minutes et lorsque j’en vois enfin un sur une rue perpendiculaire, pas de bol, ce nom là ne figure pas sur mon plan.
En ayant ras l’épaule et ras les sandales (et surtout de consulter en vain mon plan sans même savoir où je suis), je décide de soutenir l’économie espagnole à défaut des miennes et recherche Susan un taxi désespérément.
Ma sœur Anne n’en voyant point venir mais moi voyant l’heure tourner, je décide alors d’appeler la Pommeraie pour les informer que j’arriverai en retard.
Je tombe alors sur ces fameux menus à options que je déteste.
Je tape 2 pour que la voix [Chou, c’était encore toi sur ce coup là ?] cesse de me parler en catalan et s’exprime enfin en espagnol (langue bien plus douce et surtout plus compréhensible à mes oreilles !) puis sur 5 pour être mise en relation avec le service technique et puis… je me tape de longues minutes d’attente où une voix ne cesse de baragouiner que tous les techniciens sont en ligne mais que bientôt… etc., le tout en catalan !

Alors que je suis sur le point de faire un remake de Mad men au féminin, un Mac man me répond enfin et je lui explique la situation, que je suis complètement perdue dans un no-man’s (et no taxi’s) land et que je vais donc arriver en retard.
- Ah ben, va y’avoir un problème ma brave dame parce que je peux vous garder le RV une minute mais pas plus. Quand est-ce que vous pouvez arriver ?
Et moi de lui ré-expliquer chaque fois un peu plus au bord de la crise de nerfs que je n’en ai foutrement aucune idée parce que je suis justement complètement pommée paumée et qu’en conséquence, je suis donc dans l’incapacité de savoir à quelle distance je me trouve de lui.
Tu crois qu’il m’aiderait en me donnant un itinéraire ??? Que nenni ! Surement parce qu’Apple ne fabrique pas de GPS.
Il me propose simplement d’annuler le RV et de m’en donner un autre pour le lendemain parce que non, avant, y’a pas de possibilités et que non, rien n’y peut rien changer ni même les sanglots longs dans ma voix ni même la promesse que j’achèterai un autre Aïe quelque chose s’il accepte de prolonger mon RV. Rien, je te dis alors je finis par raccrocher pour ne pas en plus me retrouver sans crédit sur ma carte de téléphone.

J’hésite encore sur la conduite à tenir : hurler mon désespoir ou pleurer de rage quand soudain, j’aperçois un taxi.
Je saute dedans et nous voici (mal) partis pour la store de la pomme qu’il ne parvient pas a situer mais heureusement il connaît le nom de la rue et après un détour et un peu moins de 10 minutes de trajet, me voilà courant vers l’un des temples de Steve.

Hors d’haleine, je repère le type avec un Ipad et me dirige vers lui avec un grand sourire parce que figure-toi que mine de rien, c’est mon jour de chance aujourd’hui : j’avais RV à 12H15 et il est 12H17. Malgré toute cette galère, je n’ai que 2 minutes de retard
Je décline mon prénom et attend qu’il me dise d’aller m’assoir sur un banc pour patienter.
En vain ! Il ne trouve pas mon prénom ni même mon nom ni même rien de rien.
Je ne suis tout simplement plus dans le système… et c’est comme si je n’y avais jamais été.
Je te passe la discussion surréaliste que nous avons eue et te livre simplement la pensée terrifiante qui m’est alors venue ce jour là : que dans des cas comme ça, il était peut-être finalement préférable de traiter avec un homme politique plutôt qu’avec un système informatique, inflexible et incorruptible par nature…