Ré-créative

24 janvier 2013

Il n’y a pas longtemps encore on a tenté de me convaincre de ma “méga” créativité et surtout de l’importance de la laisser enfin s’exprimer.
Selon Susana (que je veux bien croire car ses explications me semblent… logiques !), l’exigence que j’ai vis à vis de moi-même et ma difficulté à différencier mon estime de moi de mes réalisations (et plus généralement du résultat de mes actions suis-je tentée d’ajouter !) me poussent à la réfréner.

Depuis quelques temps, j’essaye donc de mettre plus encore en veilleuse la partie démesurément analytique de mon cerveau pour laisser un peu plus de place à cette autre partie de moi qui ne semble jaillir que lorsque je suis à court de solutions rationnelles ou en surcharge émotionnelle ; ce qui, il faut bien l’avouer, n’arrive pas souvent.

Dans l’espoir de stimuler ma part créative, j’ai décidé d’aller au Musée des idées et inventions de Barcelone avec Calista.
Ma curiosité et mon intérêt prononcé pour tout ce qui a trait à la technologie m’ont décidée à accepter de payer les 7€ d’entrée alors même que tous les objets mis en vente (à un prix tout aussi surestimé) dans la boutique m’avaient laissée dubitative et pas enthousiaste.

Au cas où tu te dirais que ça pourrait être sympa d’aller y faire un tour, je te conseillerai de t’épargner la visite et le prix de l’entrée qui ne justifie en rien le contenu fort limité (tant en quantité qu’en qualité), que l’expo est brouillonne (ce qui est presqu’une prouesse en soi vu le peu de choses exposées !) et que les explications (fort limitées elles aussi) sont pour beaucoup uniquement en catalan !

A l’exception d’une paire de lunettes ajustable à verres liquides de Josh Silver (J’en profite au passage pour proclamer une fois de plus toute mon admiration et ma reconnaissance pour ces designers ou inventeurs qui œuvrent pour réellement améliorer la vie des gens), aucune idée ne m’a impressionnée ni même simplement semblé réellement intéressante.
En fait, si je n’avais pas été surprise et amusée par certaines idées d’enfants, j’en serais arrivée à me trouver effectivement fort créative.

Car l’excellente idée qu’a eu le fondateur de ce “musée” (à qui je me dois de reconnaître bien des qualités d’entrepreneur à défaut de réel inventeur –car il aime à se définir ainsi !) est d’organiser un concours permanent visant à récompenser les meilleures idées créatives d’enfants en réalisant un “prototype” (hyper basiques en général) à partir de leurs dessins et en exposant celui-ci dans le fameux musée, en compagnie de ses propres “inventions” et de celles de quelques autres génies créatifs...

Comme tu le sais, je ne connais que trop bien ~~l’impossible~~ la difficile adéquation entre “plaisir d’offrir” et “joie de recevoir”, ~~notamment s’il s’agit de cadeaux de ta belle famille.~~
Je te propose donc de sortir de cette délicate équation en cherchant simplement des cadeaux à l’originalité et l’utilité qui laisseront leur destinataire bouche bée.

En exclusivité pour toi cher lecteur qui le mérite bien, mon best-of (pardonne-moi la très mauvaise qualité de ces photos prises à la va-vite avec mon mobile) :

Je dois reconnaître que lorsque j’ai vue cette chaise de loin, j’ai songé à un autre usage, certes peut-être plus classique. En m’approchant et en voyant la taille du trou, j’ai bien évidemment compris mon erreur sans pour autant en deviner l’utilité.
Nul doute que l’inventeur-fondateur du musée (qui est aussi le concepteur de cet incroyable objet) y verrait là une preuve supplémentaire de son extraordinaire créativité.
Loin de toute trivialité et facilité, il a en effet imaginé un nouvel instrument médical : une chaise pour se mettre des suppositoires !

Tout à fait complémentaire de l’objet précédent, le “Coussin flatulences pour éviter les dommages collatéraux”.
J’ignore si le coussin a été conçu pour altérer les sons produits et les rendre harmonieux comme les instruments de musique (pourtant pas tous à vent !) semblent le suggérer mais il promet en tout cas d’absorber 90% des odeurs et du son.
Via d’incroyables calculs dont j’ignore le détail, les designers du produit ont déterminé qu’à raison d’une utilisation de 14 fois par jour en moyenne, le filtre à charbon contenu dans le coussin dure 6 mois pour les femmes et 3 mois pour les hommes.

Au cas où tout ce qui précède n’aurait pas suffit à te redonner le sourire, sache que tout n’est pas perdu.
Grâce au Smile Pro, tu pourras garder un air extatique (et totalement naturel !) en toute circonstance.
Je regrette personnellement que n’ait pas été prévue une version translucide qui aurait assurément été beaucoup plus facile à assortir à sa garde-robe et/ou à son rouge à lèvres.

Autre accessoire absolument indispensable pour ne pas te payer la honte en portant ton Smile Pro: the Smile Plate qui est une assiette avec un miroir incorporé !
Et oui, qui n’est pas sorti de table avec un brin de persil (ou d’autre chose) coincé entre 2 dents ? Dorénavant, il suffira une fois son assiette finie de la brandir devant soi pour pour traquer l’odieux brin de persil qui ose déformer ton sourire.
Je vois au moins 2 avantages supplémentaires à cet objet :
Il va permettre de diminuer enfin le gaspillage car si tu veux limiter ta facture de pressing, tu as intérêt à totalement la vider.
Tu vas en fait même devoir la laisser impeccable si tu veux pouvoir voir quelque chose. Bref, c’est tout bénef pour le restaurateur ou l’hôte qui s’évite ainsi la corvée vaisselle.