H2O s’est étonné de me sentir un peu distante.
Quant à moi, je me suis surprise de sa surprise.
Il me semblait que ma réaction était inévitable sinon “légitime” et même qu’elle était bien en deçà de ce qu’elle aurait pu (dû ?) être.
J’ai cependant trouvé le moyen d’exprimer tranquillement mais clairement les choses, de l’amener à les remettre en perspective et à les considérer depuis mon point de vue.
Comment aurait-il voulu que je réagisse ?

Il ne savait pas. Peut-être plus de colère. Pas de l’indifférence.
J’ai expliqué que je n’étais pas du tout dans l’indifférence et que si je ne pouvais empêcher quelque distance entre nous, c’était précisément parce que je me sentais déçue et blessée.
Que pour autant, j’étais là. A lui parler, à l’écouter.
Mais que, désolée, j’avais besoin de plus de temps pour me rapprocher.

H2O a fini par déplorer que décidément ce familie weekend, c’était chaque fois un problème.
J’ai rectifié en lui rappelant que ce week-end n’était que la cristallisation d’un ensemble de comportements et de choses qui me semblaient inacceptables.

Plus tard, H2O est revenu vers moi.
Il était de nouveau prêt à parler et il voulait que je sache qu’il me choisissait moi et pas sa famille.
Cela m’a fait plaisir bien sûr car c’était sans nul doute la pensée que je passais après eux qui m’avait pour partie blessée mais ce sentiment de déception qui m’avait étreinte si fortement et qui laissait en moi un parfum de tristesse n’avait rien à voir avec cela.

J’ai compris que je ne souhaitais pas tant qu’il me choisisse que de le voir choisir pour lui, et en tant qu’adulte. Pas en tenant compte de sa famille ni même de moi, juste de lui, de ce dont il avait vraiment envie, de ce qu’il ressentait comme étant vraiment bon pour lui.
Et non, je ne voulais pas dire que c’était mal de garder une part d’enfant en soi. J’aimais au contraire profondément son enthousiasme, sa créativité et même son espièglerie. Je voulais juste qu’il se libère de cette part qui le contenait, le maintenait petit.
Je voulais qu’il s’affirme, qu’il impose sa voix, revendique sa place.
Je le voulais libre.

J’avais déjà évoqué bien des choses avec lui depuis 2 ans mais il me semble je n’avais jamais été aussi loin ni même peut-être fait preuve d’autant de désintéressement en ce sens que, depuis le début, j’étais finalement prête à assumer le fait que ses choix se fassent à mon détriment, aussi dur cela soit-il.

J’aimerais vraiment que l’on vieillisse ensemble mais plus que tout, je réalise que je veux que l’on continue à grandir ensemble pour continuer à être libres d’être et d’être ensemble.

Humeur : Angus & Julia Stone – For you

Distances

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