De l’art et la manière de faire un titre racoleur à partir d’un pas grand chose qui a pourtant dû provoquer en moi (pour une raison que je n’ai d’ailleurs toujours pas comprise) un sentiment de culpabilité si j’en juge mon comportement délirant !!!`

Dans le cadre de projets 1 et 2, je me suis inscrite il y a quelques mois de cela à un cours permettant de travailler les présentations en public.
Mardi soir avait enfin lieu la 1ère classe.

Le paragraphe suivant en italique n’a absolument rien à voir avec la teneur de mon billet,
c’est plus un mémo pour moi donc, tu peux passer outre
sans aucun problème de compréhension si tu le souhaites.

Journaliste multi-média (presse, radio et TV), notre prof est tout simplement adorable : tout d’abord, il a accepté de passer du catalan à l’espagnol pour me permettre de comprendre ce qu’il disait mais surtout il a un regard et un sens de l’humour incroyablement pétillants.
Résultat : Il a réussi à faire naître une très bonne ambiance au sein du groupe. Noyées pour un temps dans le rire la timidité et les peurs ! En fait, lorsqu’est venu le temps de nous présenter chacun à notre tour, c’est même relativement décontractés que nous avons pu le faire. Je regrette déjà de devoir manquer bon nombre de ses cours du fait de voyages déjà programmés.

A la sortie du cours, l’un des autres “étudiants” (un homme entre 40 et 50 ans) me propose d’aller boire un verre. Comme il vient de me parler de sa timidité et du fait qu’il s’est inscrit dans ce cours pour (entre autres) avoir moins peur d’aborder les autres, je ne me sens pas le courage de refuser, d’autant qu’H2O est à l’étranger et ne m’attend donc pas. Toutefois, comme il est déjà tard (21H39 très précisément m’indique ma montre qui a toujours tendance à retarder) et que j’ai besoin d’un peu de tranquillité, sans même parler de la tonne de travail qui m’attend encore, je lui précise que je ne pourrais rester longtemps. Dans ma grande magnanimité, je lui accorde 1/4 d’heure de ma présence…
Non, ne dis rien, je sais ce que tu penses car je le pense aussi : ma générosité me perdra ! ;-)

Pour célébrer son “abordage” réussi, il décide de m’emmener dans un bar à vin plutôt chic et branché qui n’est pas très loin. Pour éviter tout quiproquo et même si je ne pense pas me comporter de manière ambigüe, je glisse du “mon mari” dans la conversation (j’ai inconsciemment dû penser à toi, Personne ;-) ), genre je ne suis jamais allée là-bas car je ne bois pas d’alcool mais mon mari connait bien cet endroit car, contrairement à moi, c’est un grand amateur de vin.
Je te laisse apprécier ma subtilité et profites en bien car à peine la porte de la vinothèque était-elle franchie qu’elle s’envolait en même temps que mon intelligence et ma raison !

Alors que nous examinons la salle pour trouver une place, mon regard croise soudain le regard d’un homme dont le visage m’est étrangement familier. La réciproque doit être vraie (ou est-ce le fait de se sentir dévisagé ???) car il me fixe également.
Je réalise soudain qu’il s’agit d’un “ami” islandais d’H2O, venu diner chez nous 1 mois auparavant. Comme je l’ai grossièrement dévisagé pendant plusieurs secondes avant d’avoir confirmation qu’effectivement nous nous connaissons, je me sens d’une certaine manière obligée d’aller les saluer.
Mes réflexes de bonne éducation viennent alors rejoindre ma générosité aussi naturelle que limitée pour m’enfoncer encore plus sur la dangereuse pente de la perdition…

Première erreur : me diriger vers lui et sa femme avec un grand sourire (un peu superficiel car pour une raison que je ne saurais expliquer, je ne parviens pas à me sentir à l’aise avec cet homme) et… sans aucune idée de ce que je vais bien pouvoir leur dire une fois passés le “bonjour” et le “comment allez-vous” de circonstance.
L’unique chose qui me vient à l’esprit ? “Tiens, vous êtes encore à Barcelona ?” !!!
Non, ne dis rien, STP, rien qu’en y repensant, j’ai encore envie de me frapper la tête contre le mur…

Deuxième erreur : ne pas avoir pensé que mon nouveau compagnon d’étude allait me suivre. M’en rendre compte en :
1. voyant que le regard de l’islandais fixe quelque chose bien au-dessus de moi
2. entendant dans mon dos “Manuel”.
Je découvre ainsi le prénom de mon “accompagnant” et réalise par la même occasion que je suis in the caca parce que je suis incapable de me souvenir des prénoms du couple d’amis d’H2O et qu’eux, ne semblent pas (vouloir ?) penser à se présenter.
Ceci m’est toutefois apparu comme un petit tracas bien superficiel lorsque j’ai vu le regard d’Hallie (aka l’islandais car maintenant que je suis beaucoup moins toute émotionnée, mes neurones se sont remis à fonctionner) passer de Manuel à moi en permanence, genre regard de Terminator en mode scanner.

Troisième erreur : me laisser influencer par ce regard froid qui me semble soupçonneux et ressentir par conséquent le besoin de situer Manuel ou plus exactement notre relation.
Echouer lamentablement car impossible sur le coup de me souvenir du mot anglais pour désigner mi compañero de curso (NdT : classmate) . Ce qui donne lieu à des regards affolés de ma part, beaucoup de “euh”, des équivalents de “zut” en espagnol et en anglais car sur ce coup là, je sais être polyglotte et enfin un “oui, on va dire ça” lorsque Manuel qui a dû comprendre mon problème finit par proposer “student”.

Quatrième erreur : vouloir entrer dans le Guinness des records dans la catégorie de la nana la plus conne en en remettant une couche en précisant qu’H2O se trouve actuellement à l’étranger et ce alors même que l’on ne m’a rien demandé !!!
Résultat : Le regard d’Hallie est encore plus froid et celui de sa femme, légèrement consterné !!!

Heureusement, mon instinct de conservation estime que ce serait tout de même dommage que je me fasse hara-kiri et bloque enfin mon flot de paroles sans intérêt mais préjudiciable.
Sans transition aucune, nous nous quittons donc en nous disant notre hâte à nous retrouver (c’est celaaaaaaaaaaa !) pour un autre dîner avec cet autre couple d’amis qu’ils ont beaucoup apprécié (car eux au moins n’ont pas l’air de dingues ou de débiles profonds !).

Manuel et moi leur tournons donc le dos pour nous installer à une table près de la porte d’entrée. Tandis qu’il cherche un serveur pour passer commande, je regarde discrètement ma montre. Le 1/4 d’heure est très largement dépassé. Manuel qui est décidément très observateur me demande si je veux partir.
J’acquiesce tout en m’excusant et en ramassant mes affaires. Il sort à ma suite en me faisant tout de même remarquer que notre départ aussi rapide va peut-être leur paraître un peu bizarre… et il ajoute : peut-être aurais-tu dû expliquer à ces gens que nous ne partions pas à cause d’eux…

Il est décidément temps que j’amène nos couteaux japonais à la coutellerie pour les affuter !

Humeur : I suck – Mark Ronson

Prise en flag !

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