Une séparation

26 octobre 2011

En vue de ne pas passer totalement pour une débile de première lors d’un dîner avec des spécialistes de l’Afrique du nord et surtout de l’Asie centrale (en fait surtout parce que le résumé qu’Eva m’en avait fait m’avait profondément intriguée), j’ai décidé que ma 2ème sortie cinématographique de cette année (!) serait consacrée au film d’Asghar Farhadi : Nader et Simin, une séparation, sorti semble-t-il en France il y a bien des mois.

Je ne ferai là ni un résumé ni une critique de cet excellent film car d’autres l’ont certainement fait (et mieux que je ne le saurais faire) avant moi.
Je voudrais en revanche fortement vous encourager à le voir si ce n’est déjà fait car, au delà des qualités indéniables de ce film d’un point de vue cinématographique et “thématique”, il est un excellent reflet de la société iranienne*.
C’est d’ailleurs en cela qu’il m’a profondément surprise, tant il était éloigné de certaines idées préconçues que je pouvais avoir, notamment par rapport à la condition et à la place des femmes.

En découvrant ensuite ces hommes et femmes venant d'horizons très différents, parler de leur vécu ou de l’histoire de pays dont je ne connais finalement rien (ou si peu de choses), je me suis une nouvelle fois rendue compte du nombre de préjugés que je pouvais porter en moi malgré mon envie sincère de maintenir un esprit ouvert et curieux sur le monde.

Alors j'ai écouté encore et encore, ai essayé de plus m'informer, de m'éduquer en quelque sorte afin de mieux comprendre.
Le silence enfin revenu dans l'obscurité de notre chambre, je me suis de nouveau retrouvée confrontée à la difficulté de la séparation. A celle qu'il nous faut faire entre les mensonges et vérités de chacun, entre enjeux et valeurs, croyances et faits et finalement peut-être aussi entre nos idéaux et ce que nous sommes, simplement humains, imparfaits et complexes...

* selon un iranien et un diplomate italien en poste à Téhéran pendant quelques années