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Aux fils du temps...
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  • Des pensées futiles, délirantes ou grinçantes, des moments drôles (ou pas, parce que "así es la vida" ! ) pour pouvoir remonter les fils du temps quand je serai -encore- plus vieille et/ou au cas où ma vie commencerait à rimer dangereusement avec ennui.
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Aux fils du temps...
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2 mai 2012

La rencontre

 

Pour éviter de te prendre la tête avec un énième billet sur projets 1 et 2 (mais ne te réjouis pas trop vite lecteur car cela finira bien par sortir à un moment ou à un autre, ne serait-ce que pour préserver un peu de ma santé mentale) mais aussi parce qu’il m’arrive d’être serviable, j’ai décidé de répondre à la demande de Psyblog.
Je te recommande d’ailleurs de faire de même parce que je suis parfois vachement curieuse si tu vas faire un tour sur son blog, tu comprendras vite qu’il le vaut bien ! C’est d’ailleurs par son biais que j’ai mis un pas dans la blogosphère, c’est te dire !

Maintenant, un peu de sérieux et de violons parce que je vais te parler de ma rencontre avec TMomL, bien connu sous le nom d’H2O et tu verras alors à quel point les histoires les plus importantes ont des points de départ insignifiants.

Il était une fois, il y a bien longtemps de ça, dans un pays où je travaillais déjà pour de vrai (mais pas le 1er mai !), je me trouvais justement après une dure journée de travail dans un aéroport, attendant un vol qui devait m’emmener vers un pays exotique, le temps d’un long week-end.
Pour tromper l’attente -et parce que je n’avais pas eu le temps de le faire auparavant, je me suis à un moment levée pour me diriger vers un distributeur de billets qui se trouvait à côté d’un bureau de change.
C’est ainsi que j’ai entendu un type demander s’il était mieux de faire le change ici ou dans ce pays exotique où moi-même je me rendais pour la 2nde fois. Comme la fille du guichet ne connaissais pas la réponse et que je suis finalement bien plus serviable que moi-même je ne le pense, je me suis surprise à me tourner vers le type pour lui dire dans mon médiocre meilleur anglais qu’il était préférable de le faire une fois sur place.
J’ai rapidement tourné la tête en entendant, toujours dans la langue de shakespeare, l’équivalent d’un “merde, je viens de le faire”. Peu coutumière des gens grossiers comme tu t’en doutes, j’ai rapidement détourné mon attention de ce grand blond à la chaussure pas noire pour enfin retirer tranquillement des francs (je te l’avais dit, ça fait longtemps !).
Ceci fait, je suis repartie rejoindre mes nouveaux collègues de travail qui m’attendaient pour embarquer enfin dans l’avion qui nous mènerait vers le lieu enchanteur supposé rendre plus agréable 3 jours de boulot intensifs qui devaient par ailleurs être mon baptême d’introduction !

L’avion était à moitié vide. J’ai estimé que 3 jours étaient amplement suffisant pour créer des liens avec le reste de l’équipe et leur permettre de se faire une idée un peu plus poussée de qui j’étais. J’ai donc décidé de m’installer quelques rangées plus loin, là où il n’y avait personne.
J’avais besoin de m’aérer la tête.
Parce que la journée avait été dure.
Parce que, d’une certaine manière, ces 3 jours le seraient certainement encore plus mais pourtant bien moins que la situation qui m’attendrait au retour : celle de retrouver un homme avec qui je vivais depuis 5 ans et que j’avais cessé d’aimer.
L’avais-je d’ailleurs vraiment aimé un jour ? Je n’en étais pas si certaine que cela.
A deux reprises, j’avais refusé de l’épouser, tout comme j’avais au préalable refusé d’autres demandes d’autres hommes pour la même et unique raison : dès le début de notre histoire, j’en avais vu la fin.
Et la fin était arrivée. Je l’avais compris depuis quelques mois déjà. Seules la lâcheté et la peur de sa réaction m’avaient jusqu’alors poussée à taire ma décision de le quitter. Mais je savais que je ne pouvais plus reculer cette discussion plus longtemps. Je n’en pouvais plus.

Avec un profond soupir, j’ai laissé partir ma tête en arrière et c’est ainsi que j’ai vu les grands mouvements de bras d’un type qui s’était retourné sur son siège et semblait regarder dans ma direction. Je me suis retournée pour constater qu’il n’y avait absolument personne derrière moi et ai compris que ces signes et le sourire m’étaient donc adressé.
J’ai fini par reconnaître le grand blond entraperçu à l’aéroport et suis enfin parvenue à déchiffrer son message. Il voulait en fait savoir s’il pouvait venir s’assoir à côté de moi.
J’ai hésité un moment avant d’acquiescer. 
Je me souviens avoir pensé que j’allais peut-être ainsi échapper à l’ennui de ces longues heures de trajet et que dans tous les cas, cela me donnerait l’opportunité d’améliorer mon anglais !!!
Très vite aussi, j’ai pensé que derrière mon acceptation se cachait un sentiment de lassitude à dire si souvent non ou alors… le besoin de trouver un échappatoire au cycle infernal de mes pensées.
Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir plus avant de toutes façons car il était déjà à mes côtés.

Je me souviens aussi d’avoir croisé le regard de certains de mes collègues qui s’étaient également retournés sur leur siège pour voir pourquoi ce grand type s’était tout d’un coup mis à courir vers l’arrière de l’avion. Malgré la distance, j’ai vu un petit sourire en coin chez certains et un mini hochement de tête chez d’autres lorsqu’ils l’ont vu s’installer sur le siège à côté du mien. J’ai alors pensé que j’avais commis une belle bourde et que j’allais devoir pas mal galérer ce week-end pour la rattraper au moins un peu.
Je suis en revanche absolument incapable de me souvenir de la conversation que nous avons eue avec H2O. Juste quelques fragments ici et là. Il fut question de l’Australie où il vivait et où je rêvais d’aller, du nombre de langues qu’il parlait et qui m’avait impressionnée.
Son enthousiasme et son regard avaient quelque chose d’enfantin en ce sens qu’ils révélaient une fraîcheur et une innocence complètement déroutante chez un homme adulte et plus encore peut-être avec un tel parcours. 
Je le trouvais sympathique, intéressant et surprenant mais le regard intense qu’il portait parfois sur moi me générait aussi de la gêne.
Etait-ce parce que je n’étais pas disponible, la tête trop pleine de ma rupture à venir ?
Ce n’est que des mois plus tard que je l’ai trouvé séduisant. Plus tard qu’un jour, en lui ouvrant la porte, je l’ai enfin vu.

L’avion s’est ensuite posé et je suis partie rejoindre mes collègues. J’aurais préféré qu’H2O ne me suive alors pas mais il était toujours à mes côtés tandis que nous attendions tous d’embarquer dans le mini bus qu’avait envoyé notre hôtel.
H2O a jeté un oeil sur son voucher et a regretté que nous ne soyons pas dans le même hôtel. Intérieurement, j’ai soupiré avec soulagement car j’étais de nouveau en mode business et n’étais que trop consciente des sourires en coin et de quelques commentaires échangés. Extérieurement, j’ai souri à H2O et lui ai souhaité de bonnes vacances puisque contrairement à moi, il se rendait là-bas pour le plaisir.

J’ignorais alors que la vie allait poser sur nos chemins une série de hasards (?) qui nous amèneraient à nous rencontrer encore et encore… 

 

Humeur: Holly pool of memories – Emilie Simon


NB @ Psyblog, au cas où cela pourrait vous intéresser : par la suite, j’ai interrogé H2O sur le comportement qu’il avait eu lors de notre 1ère rencontre et qui me paraissait totalement incompatible avec l’homme que j’apprenais à connaître. H2O en a convenu mais s’est trouvé dans l’incapacité d’expliquer ce qui l’avait amené à faire tout ce qu’il avait fait. Il m’a simplement dit que quelque chose en lui qui le dépassait totalement l’avait poussé à agir ainsi, qu’il le fallait.

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